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ART ET ESSAI(S)

Publié par CELLULO sur 25 Octobre 2012, 15:54pm

Catégories : #cellulo

ART ET ESSAI(S)

On parle beaucoup cinéma, mais rarement des exploitants ou des salles. Et pourtant, nous assistons aujourd’hui en région parisienne à une petite révolution de très bon augure. Alors qu’il y a encore 15 ans, les petites salles d’art et essai étaient promises à une fermeture définitive sur un moyen terme, il semblerait que la donne se soit lourdement inversée. Plusieurs chantiers en route, des restaurations de salles de projection en pagaille, des ouvertures et même un nouveau système de « cinéma à la demande » sont au cours des enjeux actuels pour redonner un coup de jeune aux salles d’antan. Si la Mission Cinéma de la Mairie de Paris y est pour beaucoup, c’est aussi parce que la demande des spectateurs a changé. En Ile-de-France comme à Lyon, Toulouse, Lille... On assiste à un revirement de situation qui laisse présager de meilleurs jours pour les salles d’art et essai.

Pour ceux qui ne sont pas très au fait, et c’est bien normal, une salle d’art et essai, au-delà d’être un plan drague ultime (c’est tout de même beaucoup plus glamour d’emballer au son d'un Mankiewicz plutôt que de se peloter devant Astérix), est un cinéma répondant à des critères bien spécifiques, qui se destine à promouvoir le cinéma indépendant, le patrimoine et recevoir ainsi des subventions de l’état. L’un des fleurons de l’exception culturelle française…

Cette notion d’art et essai est aujourd’hui très forte et semble s'être dilué dans la demande globale des spectateurs. En région parisienne mais également dans plusieurs villes et villages de province, le constat est flagrant : la version originale sous-titrée s’impose partout, doucement mais sûrement. Une chose encore impensable il y a 20 ans. Les spectateurs sont également demandeurs d’une offre toujours plus large, à l’instar d’une offre qui se multiplie vitesse grand V à la télévision ou sur le net. Ils sont friands de films nouveaux, de regards, de cinéma étranger ou indépendant, les spectateurs ont une ouverture d’esprit et une curiosité qui n’ont jamais été aussi fortes. La consommation de la culture est en bonne forme. Et les chiffres le prouvent chaque année. En 2011, la fréquentation des salles françaises avait atteint 216,6 millions de spectateurs, un record depuis… 1945 ! En toute logique, les offres se sont étoffées. Même (et surtout) dans les multiplexes. Les multiplexes, dont le premier en France fut implanté seulement en 1997, ont connu une position hégémonique au début des années 2000 mais les cinémas d’art et essai ont également compris la force de leur programmation et le résultat est un nouvel enthousiasme pour défendre un cinéma plus alternatif.

Tout n’est pas rose mais le combat multiplexes/art et essai semble être devenu un jeu du chat et la souris. A vrai dire, selon une enquête du CNC publiée en 2011, il n’y a plus réellement de concurrence en terme de fréquentation puisque le taux d’occupation des fauteuils (oui, cette donnée existe, merci le CNC) est de 15,7% sur l’ensemble du territoire. Le taux d’occupation des fauteuils « Art et Essai » se rapproche de plus en plus de la moyenne nationale avec 14,6%...La fréquentation assidue du cinéma va de pair avec la fréquentation des musées, des salles de spectacles ou de concerts. En bref, les gens sortent et vont tout voir. N’oublions cependant pas que le prix du ticket dans un petit cinéma est beaucoup moins élevé que dans un multiplexe. Les revenus financiers ne sont pas les mêmes ! Si dans les grandes villes, les revenus fixes de l’exploitation cinématographique ajoutés aux suventions suffisent pour les salles d’art et essai, dans les petites villes et les banlieues, les cinémas ont du se rapprocher d’une politique plus socioculturel que strictement artistique pour élargir son public. Mais l’équilibre semble s’être à peu près trouvé.

Dans cette optique, de nouveaux moyens sont mis en place pour attirer de nouveaux spectateurs dans les cinémas classés. La plateforme Ilikecinema.com permet désormais de concevoir sa propre séance de cinéma. En gros tu choisis ton film (vieux films, nouveautés, films distribués trop brièvement), ton horaire, ton cinoche, tu proposes la séance à tes potes, ils s'inscrivent, réservent leur place et bim, t'as ta projo. Le concept, d'une simplicité absolue mais ingénieux, manque d'un catalogue digne de ce nom mais semble s'engager sur une excellente voie.

Il y a donc de quoi espérer… Esperer que dans 20 ans, la notion d’art et essai se soit renforcée tout en évoluant avec son temps. Les projets en cours en région parisienne témoignent en tout cas d’une vitalité impressionnante. D’ici 2015, Paris disposera de 431 écrans contre 369 en 2000. Le Kosmos à Fontenay sous-bois, L’Escurial dans le 13ème mais aussi Le Balzac, Le studio des Ursulines, l’Arlequin ou le Trianon à Romainville sont activement restaurés. Les ouvertures du Louxor dans le quartier de Barbès ou du nouveau Meliès à Montreuil sont autant d’excellentes nouvelles. Du coté des mastodontes, leur implantation très prochaine (une douzaine de projets au total) risque à nouveau de faire du bruit mais la présence d’un cinéma dans des zones culturellement délaissées est à ce jour une véritable aubaine, tant pour l’exploitant que pour l’habitant et la vie en agglomération.

C.Lulo

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